Plainte pour Mina déposée !

Mina, éléphante âgée, continue de recevoir des coups !

Sous les chapiteaux des cirques d'Arena Production ou ailleurs le problème est le même : Mina continue d'être exploitée.

Mina est une vieille éléphante d’Asie, exploitée habituellement par la société Arena Production lors des divers chapiteaux de la société (Medrano, cirque de Saint-Pétersbourg, cirque de Noël). À 55 ans, on pourrait penser que son exploitant se déciderait enfin à la mettre à la retraite . Il n’en est rien. Depuis le 1er juillet, Mina a repris les spectacles au sein d’un chapiteau Zavatta à Guérande. (vidéo ci-contre, à Toulon, 2017).

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Mina et Kamala, un calvaire qui ne termine pas :

Mina est une éléphante d’Asie, très âgée. Elle vit en compagnie de son amie de toujours, Kamala, âgée également de 55 ans. Nous les suivons depuis près de 5 ans.  À l’époque, elles étaient accompagnées de Lechmee, une autre éléphante d’Asie, malvoyante et handicapée. Nous ne les avons jamais vraiment lâchée de vue depuis notre première rencontre à Toulon.

Quand nous recevons un signalement, comme quoi un chapiteau Zavatta engage un troupeau d’éléphant pour la saison estivale, nous nous inquiétons. En pleine pandémie, il est impossible de faire venir des animaux de l’étranger. Il s’agit donc d’éléphantes actuellement sur le sol français. Et puisqu’il s’agit de plusieurs éléphantes, cela ne peut être Samba ni Baby. De qui s’agit-il ? Des dernières éléphantes africaines à vivre en groupe dans un cirque, Rosa et Bambi, âgées de 33 et 35 ans ? De Nelly et Brigit, éléphantes d’Asie d’une cinquantaine d’années ? Ou bien est-ce Mina et Kamala ? Deux lanceurs d’alertes s’y rendent et y filment une scène, montrant une fois de plus que Mina et Kamala n’ont rien à faire au sein des cirques ni entre les mains de leur dresseur.

Mina, frappée pour la faire avancer plus vite :

Cette scène, c’est celle que vous pouvez voir en entête de l’article. Recontextualisons : Depuis la pandémie mondiale, les cirques sont en arrêts. Mina et Kamala n’ont plus travaillée depuis de longs mois, puisque, depuis le premier confinement, de nombreux établissements n’ont pas encore repris la route. Ceux avec des éléphantes – excepté le cirque d’Europe, qui détient Samba – n’ont pas repris. Ni même les habituels chapiteaux d’Arena Production. Cela peut se comprendre. Le risque financier est énorme, surtout si le cirque doit rester confiné dans une ville bien loin de leur quartier d’hiver. On aurait alors pu penser que Mina et Kamala aurait pu rester loin des pistes, une retraite anticipée mais bien méritée… Mais leur cornac en a décidé autrement.

Nous sommes à la première. Et c’est au centre de la piste, alors qu’elle semble perdue dans ces pensées, que nous retrouvons Mina. Elle n’exécute pas un ordre. Pas assez vite, pour lui en tout cas. Il se dirige vers elle, essaie de la convaincre de venir en prenant sa trompe mais l’éléphante n’en a que faire. Sans doute avait-elle oubliée les pistes. S’imagine-t-elle loin de cette foule ? Il pose alors son poing sur la trompe avant de lui donner un coup avec le manche de son ankus afin de la faire obéir. Mina, surprise, exécute alors la demande. Cela ne dure que quelques secondes, mais la scène est filmée. Une action en justice est envisagée !

Elle(s) mérite(nt) un sanctuaire :

Cela ne dure que quelques secondes, mais elle réussit à être filmée de très près. Les lanceurs d’alertes en sont choqués, nous aussi. Nous joignons la vidéo à nos amis de chez One Voice, qui le sont également. Ensemble, nous décidons de déposer plainte pour mauvais traitements sur un animal captif. La trompe étant un organe très sensible de l’éléphant, les coups à répétition peuvent lui causer de sérieux dommages. Ce n’est pas la première fois que Mina reçoit des coups avec l’aiguillon sur scène. Et ce ne sera sûrement pas la dernière… Sur les trois vidéos ci-dessus, la première montre le coup reçu, la seconde, à Marseille, en 2018, montre les éléphantes en route vers le chapiteau, quant à la dernière, toujours à Marseille, les conditions dans leur enclos.

Les besoins d’un éléphant ne peuvent pas être satisfait dans les cirques. Les éléphants sont des animaux sauvages, ils sont apprivoisés puisque capturés à l’état sauvage. Ils possèdent des besoins fondamentaux, dont les cirques itinérants ne peuvent satisfaire. Ni Mina, ni Kamala, ni aucune autre, ne peuvent se baigner selon leur guise, prendre des bains de boue ou des bains de sable, pourtant essentiel à leur bien-être. Et si les besoins physiologiques ne sont pas respectés, leurs besoins sociaux ne le sont pas plus. Dans les cirques, les éléphants ne communiquent pas. Elles ne barrissent pas et ne peuvent rencontrer de congénères. Sauvages, les éléphants rencontrent des dizaines d’individus par jour. Dans les cirques, elles sont isolées ou avec de la chance, comme pour Mina et Kamala, avec une unique congénère.

Nous inquiétons pour elle, depuis longtemps :

Quelques jours après la diffusion sur les réseaux sociaux de notre vidéo concernant Mina, nous décidons de publier une autre vidéo. Cette fois, ce n’est pas un coup d’ankus dont il est question mais d’un comportement anormal. Alors qu’elles se trouvent en représentation à Marseille, Mina semble être dérangée par quelque chose à l’intérieur de sa bouche. Pendant que celle-ci pose au milieu de la piste, l’éléphante rentre à plusieurs reprises sa trompe dans sa bouche. Une attitude étrange, forçant alors son dresseur à intervenir sans succès… Une circassienne intervient également pour cacher la détresse de Mina, en mettant sa propre main dans la bouche de l’éléphante. 

Avis d'expert :

Suite à cela, nous demandons l’avis d’un vétérinaire de la Fondation Born Free. Ce vétérinaire nous explique ne jamais avoir vu ce comportement. Plusieurs hypothèses sont alors formulées, bien qu’aucune ne puisse être avancée plus qu’une autre. Il est possible que Kamala soit dérangée par un abcès – ou autre chose – à l’intérieur de la bouche. Seconde hypothèse, l’environnement stressant dans lequel l’éléphante évolue – devant poser en voyant les animaux courir autour d’elle sans aucune solution de fuite – pourrait lui déclencher ce tic. Les éléphanteaux, à l’état sauvage, peuvent également en souffrir, mais celui-ci disparaît à l’âge adulte.